Découvrir le CBD
À la découverte de notre système endocannabinoïde
Publié par : Dan Azoulay | Activé : 26 mai 2020Afin de comprendre comment le CBD agit dans notre corps, il est intéressant de comprendre le fonctionnement de notre système endocannabinoïde. Découvert il y a une trentaine d’années, il contribue activement au bon fonctionnement et à l’équilibre général de notre organisme. Analyse.
Le système endocannabinoïde, un vrai chef d’orchestre
Le système nerveux humain est composé d’un grand nombre de récepteurs que l’on peut répartir en familles de récepteurs qui utilisent chacune des molécules spécifiques pour transmettre différents messages. Le système endocannabinoïde (SEC) est un de ces systèmes, qui fonctionne grâce aux récepteurs cannabinoïdes.
Il joue un rôle dans pratiquement tous les systèmes physiologiques qui ont été observés. Il intervient, par exemple, dans le contrôle des émotions, la plasticité neuronale, les capacités d’apprentissage, la concentration etc …
En fait, il y a dans le cerveau plus de récepteurs aux cannabinoïdes que n’importe quel autre type de récepteur. Mais il n’y en a pas partout, on les trouve uniquement dans les zones spécifiquement liées à la coordination des mouvements, aux émotions, à la mémoire, à la réduction de la douleur, au système de récompense ou à la reproduction.
Il s’agit donc d’un système essentiel et très central, qui fonctionne en coordination avec d’autres systèmes et communique en permanence avec eux.
Les récepteurs cannabinoïdes du SEC sont principalement présents au niveau du cerveau humain et dans le système nerveux central – dans la moelle épinière et les nerfs – mais des récepteurs ont également été détecté au niveau des tissus périphériques comme le système digestif, le foie, le pancréas, le système cardiovasculaire, les poumons etc …
Les récepteurs situés dans le cerveau se trouvent dans les régions responsables de la mémoire, de l’activité motrice, de la perception de la douleur et de la pensée. C’est la raison pour laquelle le système endocannabinoïde est impliqué dans la régulation de nombreux processus physiologiques, comme l’humeur, le stress, et l’endormissement.
Le système endocannabinoïde et ses récepteurs spécifiques
Au sein du SEC, on détecte deux principaux types de récepteurs à cannabinoïdes : les CB1 et les CB2. Les CB1 se retrouvent majoritairement au niveau de système nerveux central et des terminaisons nerveuses périphériques, alors que les CB2 sont principalement localisés dans la rate, les os, la peau et les cellules du système immunitaire.
Ces récepteurs spécifiques se lient alors avec des molécules spécifiques sécrétées par notre corps, qui jouent le rôle de neurotransmetteur ; ce sont les “endocannabinoïdes”.
Les recherches concernant le système endocannabinoïde ont permis de découvrir de nouveaux médiateurs ; les “endocannabinoïdes-like”. Ces derniers appartiennent à la même famille que les endocannabinoïdes mais se lient à d’autres types de récepteurs. Le SEC s’intègre alors dans ce plus gros système de communication appelée “l’endocannabinoïdome”.
Endocannabinoïdes et phytocannabinoïdes : origines différentes, effets similaires
On distingue 2 types de cannabinoïdes selon leurs origines : les phytocannabinoïdes qui sont synthétisés par le plant de chanvre, et les endocannabinoïdes qui sont produits naturellement par notre organisme. Par exemple, on a montré que l’exercice élève le niveau d’endocannabinoïdes dans le cerveau, et c’est sans doute ce qui explique la sensation d’euphorie décrite par ceux qui pratiquent du sport à haute intensité. Le terme “endocannabinoïde” a ainsi été utilisé pour la première fois dans le milieu des années 1990 pour désigner ces ligands endogènes.
Alors que ces derniers viennent se fixer aux récepteurs CB1 et CB2, les phytocannabinoïdes ne se lient pas directement à ces récepteurs mais répliquent les effets des endocannabinoïdes.
Les rôles physiologiques du système endocannabinoïde
Le SEC a un champ d’action si large qu’il est difficile de citer tous les processus physiologiques au long desquels il intervient.
Il participe, entre autres, au contrôle de l’appétit, à la lipogenèse (formation de cellules graisseuses), à la gestion du stress au niveau hormonal (sécrétion d’adrénaline et de corticostérone), mais aussi au fonctionnement du système cardiovasculaire (pression sanguine et vasodilatation).
Le SEC joue aussi un rôle prépondérant au niveau du système digestif en contrôlant la motilité et les sécrétions intestinales, ainsi que dans le contrôle de l’inflammation et de l’activité des cellules immunitaires (1). De plus, les dernières recherches mettent en lumière le lien fort existant entre le SEC et le microbiote intestinal.
Il est important de préciser que les deux récepteurs CB1 et CB2 peuvent intervenir sur un même paramètre physiologique, très souvent de la même façon, mais dans certains cas d’une manière opposée.
Système endocannabinoïde et maladies
Nous avons remarqué que l’anandamide et le 2-AG, les deux endocannabinoïdes les plus étudiés, ont une concentration variable dans les pathologies suivantes : les maladies neurologiques et neuropsychologiques, les maladies inflammatoires et immunologiques (maladies auto-immunes et allergies), l’ostéoporose, les pathologies cardiovasculaires et les cancers (2). L’altération du système endocannabinoïde serait aussi en rapport avec l’obésité et les maladies métaboliques.
Pour une pathologie donnée, l’augmentation ou la diminution des niveaux d’endocannabinoïdes induirait, soit un effet néfaste, soit un effet positif de l’activation des récepteurs correspondants dans les tissus et organes affectés par la pathologie en question. De plus, la variation du 2-AG et de l’anandamide peut coïncider, ou au contraire s’opposer, ce qui en fait des neurotransmetteurs relativement volatiles (2).
Il paraît alors difficile de prévoir les conséquences d’une baisse ou d’une augmentation de l’activité du système endocannabinoïde dans le cas d’une pathologie donnée. Néanmoins, il en ressort clairement qu’au niveau d’un tissu, le SEC peut être affecté de diverses façons par un stimulus et cela dépendra non seulement de la nature, mais aussi de la durée du stimulus.
L’omniprésence et la transversalité des actions du SEC au sein du fonctionnement de l’organisme entraîne alors une difficulté dans la sécrétion de molécules capables de cibler uniquement certains tissus.
Pour conclure
Le système endocannabinoïde est un système de communication que notre corps possède, parmi les plus importants et les plus complexes. Sa fonction principale est de réagir à des stress afin de favoriser l’homéostasie (3). De plus, l’altération de son fonctionnement et des niveaux de ses médiateurs lipidiques (endocannabinoïdes) dans certains tissus, peut contribuer à l’installation, ainsi qu’à la progression, de différentes pathologies.
Des recherches récentes montreraient que le fonctionnement du système endocannabinoïde pourrait être impacté par des facteurs environnementaux comme le mode de vie, la nutrition et la pollution.
(1) Ligresti, A., Petrosino, S., and Di Marzo, V. (2009). From endocannabinoid profiling to ‘endocannabinoid therapeutics.’ Current Opinion in Chemical Biology 13, 321–331.
(2) Di Marzo, V. (2008). Targeting the endocannabinoid system: to enhance or reduce? Nat Rev Drug Discov 7, 438–455.
(3) L’homéostasie correspond au processus de régulation naturelle de l’organisme, dans le but de maintenir constants les paramètres biologiques du corps humain face aux modifications du milieu extérieur.
Sources de l’article :
Cannabis médical, du chanvre indien aux cannabinoïdes de synthèse, MICHKA, MAMA EDITIONS.
www.smart-publications.com/articles/MOM-mechoulam.php
https://www.lanutrition.fr/a-quoi-sert-le-systeme-endocannabinoide