Découvrir le CBD
Le CBD qu’est-ce que c’est ?
Publié par : Dan Azoulay | Activé : 25 mai 2020Dès 11 500 av. J.-C. des traces d’usage et de domestication du chanvre ont été trouvées en Asie et en Europe de l’Est. Déjà 600 ans avant J.-C., on utilisait ses fibres pour confectionner des vêtements en Chine. Le chanvre a ensuite accompagné les migrations et conquêtes de l’Homme pour se répandre dans le monde entier et nous savons aujourd’hui qu’il contient plus de 300 molécules actives. Parmi ces molécules on retrouve des terpènes, des flavonoïdes, des terpénoïdes et des cannabinoïdes. Le CBD ou “cannabidiol” appartient à la famille des cannabinoïdes, qui agissent sur les fonctions physiologiques et présentent de nombreux bénéfices pour notre corps. Analyse.
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Qu’est ce que le CBD ? La différence entre le CBD et le THC
Outre le cannabidiol, le cannabinoïde le plus connu est le THC ou “delta-9-tétrahydrocannabinol”. Le THC est majoritairement réputé pour ses propriétés psychotropes. Il est recherché par ses consommateurs pour ses effets “enivrants” et “planants”, que l’on associe habituellement à la consommation de cannabis à usage récréatif. Nous avons aussi remarqué qu’il pouvait aussi provoquer, chez certains sujets, des effets tels que la paranoïa ou l’anxiété. C’est pour cette raison que le cannabis est proscrit dans de nombreux pays, et qu’il est considéré par ces derniers comme étant un produit “stupéfiant”.
Bien que le THC et le CBD aient des structures moléculaires proches, et qu’ils correspondent tous deux avec le système endocannabinoïde, ils ne procurent pas les mêmes effets. Le CBD, contrairement au THC, ne possède pas de propriétés psychotropes ou addictives et n’induit pas d’effets de paranoïa ou d’anxiété. C’est pour cette raison que le CBD est bel et bien légal en France. Dans beaucoup de pays on utilise le CBD pour ses vertus thérapeutiques ou en tant que complément alimentaire, étant donné qu’il contribue activement à l’homéostasie (1). Sa consommation procure, entre autres, une sensation de bien-être général et un état de relaxation naturelle.
Cependant, le THC et le cannabis, bien qu’illégaux en France, sont utilisés dans certains pays à des fins médicales. De nombreuses études scientifiques ont notamment prouvé que le THC avait des propriétés anti-inflammatoires et qu’il favorisait la neurogénèse (2).
En France, la consommation et la détention de produits au CBD dont le taux de THC est supérieur à 0,2% sont formellement proscrites et peuvent être apparentés à des produits stupéfiants (3). À titre informatif, le cannabis contient en moyenne entre 15 et 20% de THC, mais les taux peuvent significativement varier d’une variété à l’autre.
La différence entre chanvre et cannabis
Le chanvre et le cannabis appartiennent à la même espèce : Cannabis sativa L, de la famille des Cannabaceae. Leur appellation différente tient principalement de leur composition en cannabinoïdes aux propriétés psychotropes. Le terme “chanvre” (espèce Sativa) est donc utilisé pour désigner la plante aux taux de THC négligeables, tandis que le “cannabis” (espèce Indica) désigne la plante qui contient du THC et dont la consommation procure des effets psychotropes. Ainsi, le cannabis est illégal en France, mais le chanvre est légal.
La France est d’ailleurs aujourd’hui le deuxième producteur mondial de chanvre industriel. En effet, le chanvre peut être utilisé à des fins multiples : pour en faire du textile, pour les propriétés nutritives de ses graines, pour élaborer des produits cosmétiques, dans le domaine de la construction (la fibre de chanvre est un excellent isolant), dans l’industrie automobile, pour fabriquer des granulés afin d’injecter du plastique dans les tableaux de bords et portières des véhicules etc.
En résumé, le chanvre et le CBD sont légaux dans la plupart des pays, alors que le cannabis et le THC font souvent l’objet de réglementations restrictives.
Comment agit le CBD ? Le système endocannabinoïde et son fonctionnement
Le système nerveux humain est composé d’un grand nombre de récepteurs que l’on peut répartir en familles de récepteurs qui utilisent chacune des molécules spécifiques pour transmettre différents messages. Le système endocannabinoïde (SEC) est un de ces systèmes, qui fonctionne grâce aux récepteurs à cannabinoïdes.
Ce dernier joue un rôle dans pratiquement tous les systèmes physiologiques connus. Il intervient, par exemple, dans le contrôle des émotions, la plasticité neuronale, les capacités d’apprentissage et la concentration.
En fait, il y a dans le cerveau plus de récepteurs à cannabinoïdes que n’importe quel autre type de récepteur. Mais il n’y en a pas partout ; on les trouve uniquement dans les zones spécifiquement liées à la coordination des mouvements, aux émotions, à la mémoire, à la réduction de la douleur, au système de récompense ou à la reproduction. Il s’agit donc d’un système essentiel central, qui communique et fonctionne en coordination avec tous les autres systèmes qui composent notre organisme.
Le système endocannabinoïde, un vrai chef d’orchestre
Les récepteurs à cannabinoïdes du SEC sont principalement présents au niveau du cerveau humain et dans le système nerveux central – dans la moelle épinière et les nerfs – mais des récepteurs ont également été détectés au niveau des tissus périphériques comme le système digestif, le foie, le pancréas, le système cardiovasculaire, les poumons etc.
Les récepteurs situés dans le cerveau se trouvent dans les régions responsables de la mémoire, de l’activité motrice, de la perception de la douleur et de la pensée. C’est la raison pour laquelle le SEC est impliqué dans la régulation de nombreux processus physiologiques, comme l’humeur, le stress, l’appétit et l’endormissement.
Le système endocannabinoïde et ses récepteurs CB1/CB2
Au sein du SEC, on détecte deux principaux types de récepteurs à cannabinoïdes : le CB1 et le CB2. Le CB1 se retrouve majoritairement au niveau du système nerveux central et des terminaisons nerveuses périphériques, alors que le CB2 est principalement localisé dans la rate, les os, la peau et les cellules du système immunitaire.
Ces récepteurs spécifiques se lient alors avec des molécules spécifiques sécrétées par notre corps, qui vont jouer un rôle de neurotransmetteur ; ce sont les “endocannabinoïdes”.
Endocannabinoïdes et phytocannabinoïdes : origines différentes, effets similaires
On distingue deux types de cannabinoïdes selon leurs origines : les phytocannabinoïdes qui sont synthétisés par le plant de chanvre, et les endocannabinoïdes, qui sont produits naturellement par notre organisme. Par exemple, on a montré que l’exercice élève le niveau d’endocannabinoïdes dans le cerveau, et c’est sans doute ce qui contribue à la sensation d’euphorie décrite par ceux qui pratiquent du sport à haute intensité.
Le terme “endocannabinoïde” a ainsi été utilisé pour la première fois dans le milieu des années 1990, pour désigner ces ligands endogènes. Alors que ces derniers viennent se fixer aux récepteurs CB1 et CB2, les phytocannabinoïdes ne vont pas se lier directement à ces récepteurs mais vont répliquer les effets des endocannabinoïdes.
Ainsi, nous avons remarqué que le 2-Arachidonoyglycérol (2-AG), qui est l’un des principaux endocannabinoïdes sécrété par le corps et qui se lie directement aux récepteurs CB1 et CB2, présentait une molécule voisine produite par la plante, et qui n’est autre que le phytocannabinoïde appelé “cannabidiol” ou “CBD”. Le CBD, lorsqu’il pénètre l’organisme, va alors imiter certaines actions du 2-AG et procurer des effets similaires. Le THC a aussi son équivalent sécrété par le corps, appelé “anandamide”, et dont la libération jouerait un rôle sur l’humeur, la douleur, l’appétit et la mémoire.
Selon des études récentes (4), le CBD aurait aussi des interactions avec l’anandamine. Il ne la remplacerait pas, mais en sa présence, il lui permettrait de mieux circuler en limitant sa dégradation.
Pour conclure, la consommation de CBD, de part son action sur les récepteurs à cannabinoïdes, permettrait de réguler le fonctionnement du système endocannabinoïde et d’en prévenir de potentielles carences. Voilà pourquoi le CBD est consommé et reconnu pour contribuer au bien-être général.
(1) L’homéostasie correspond au processus de régulation par lequel l’organisme maintient les différentes constantes de l’ensemble de ses liquides entre à des valeurs normales, à un point d’équilibre.
(2) https://royalsocietypublishing.org/doi/full/10.1098/rstb.2011.0388 – La neurogenèse désigne l’ensemble du processus de formation des neurones.
(3) https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006076590