Découvrir le CBD

Saviez-vous que les voiles et les cordages des trois navires de Christophe Colomb étaient fabriqués à partir de chanvre ? La France est d’ailleurs aujourd’hui le 2ème producteur mondial de chanvre. Cette plante souffre d’une réputation ternie par la législation encadrant l’usage du cannabis, mais n’en est pas moins une plante formidable, qui peut être utilisée à bon escient et à de nombreuses fins. Avant que des réglementations restreignant son exploitation ne soient mises en place, nos ancêtres l’utilisaient pour fourrer le bétail, en faire du textile, des cordes, du papier, etc. Le chanvre est une plante qui subvient à différents besoins ; il nourrit, habit, abrite et soigne l’Homme tout en répondant à des problématiques écologiques contemporaines. Décryptage.

Le chanvre, le partenaire parfait d’un corps sain

Le chanvre et le cannabis appartiennent à la même espèce : Cannabis sativa L, de la famille des Cannabaceae. Le terme “chanvre” est cependant utilisé pour désigner la plante aux taux de THC négligeables, tandis que le “cannabis” désigne la plante qui contient du THC et dont la consommation procure des effets psychotropes. Ainsi, le cannabis est proscrit en France, mais le chanvre est légal.

Produits alimentaires

Les graines de chanvre ont de nombreuses vertus et présentent d’excellentes propriétés nutritives. Elles sont riches en acides aminés, en acides gras essentiels polyinsaturés (oméga 3 et 6) et en protéines (35% d’albumine et 65% de globuline édestine). Elles se digèrent facilement en raison de leur teneur en fibres alimentaires insolubles, et contiennent aussi des vitamines et minéraux utiles à notre corps.

Notre organisme ne synthétise pas les acides gras essentiels insaturés de lui même, pourtant vitaux. Il est alors important de pourvoir à ce besoin par le biais de l’alimentation. Les graines de chanvre constituent un très bon complément alimentaire à ce niveau là. Les précieux acides gras essentiels contenus dans les graines de chanvre sont protégés de l’air par leurs épaisses coquilles. 

Elles aideraient ainsi à faire baisser le taux de cholestérol, à renforcer le système immunitaire et à prévenir les maladies cardiovasculaires. Riches en protéines, elles sont très prisées par les sportifs et par les personnes désireuses de perdre quelques kilos. Les lipides contenus dans les graines de chanvre veillent, entre autres, au stockage et à la bonne répartition de l’énergie.

Dans votre assiette, leur texture croquante et leurs arômes de noisettes s’accorderont très bien avec de belles salades composées. Vous pourrez aussi les trouver sous forme d’huile, de poudre protéinée, de pâtes, de semoule etc.

Médecine et bien-être

Beaucoup de pays en Europe et dans le monde utilisent déjà le cannabis à des fins médicales. Nous parlons ici du chanvre appauvri en THC mais aussi du cannabis, dans son spectre de molécules actives le plus large, comprenant du CBD et du THC. Pour ce faire, le CBD, le THC, ainsi que les autres cannabinoïdes présents dans le cannabis, interagissent avec les récepteurs de notre système endocannabinoïde, qui contribue au contrôle et à la régulation de nombre de processus physiologiques élémentaires au sein de notre organisme.

Nous avons parfois tendance à légèrement diaboliser et stigmatiser le cannabis, ainsi qu’à mal différencier cannabis récréatif et cannabis médical. Il est important de distinguer ces deux notions. Un exemple parlant que l’on peut donner est un parallèle avec les antalgiques opiacés telle que la morphine. Utilisés dans un cadre médical, en respectant certaines posologies, les opiacés sont des anti-douleurs puissants et indispensables à la médecine contemporaine. Cependant, s’ils sont synthétisés, coupés de produits chimiques toxiques, consommés librement de façon non contrôlée et à des doses non maîtrisées, ils en deviennent des drogues dures dangereuses pour la santé, voire mortelles. Ce raisonnement extrapolé est cependant différent pour le cannabis. En effet, la dangerosité du cannabis consommé illégalement ou de manière récréative est bien moindre comparée à celle de l’héroïne ou de l’opium, car il est impossible de mourir d’une overdose de cannabis. C’est d’ailleurs pour cette raison que certaines sociétés qualifient le cannabis consommé de manière récréative de “drogue douce” et non de “drogue dure”. En revanche, lorsque le cannabis est utilisé à bon escient, on peut profiter de ses indénombrables vertus médicinales. Il suffit seulement de contrôler son mode de production, sa commercialisation, sa consommation et les posologies afférentes. 

Ainsi, de nombreuses études scientifiques (1) ont déjà prouvé les propriétés bien-être et les vertues thérapeutiques du cannabis sur de nombreuses pathologies. 

Entre autres le cannabis utilisé dans un cadre thérapeutique aide à :

• prévenir les crises d’épilepsie ;
• stimuler l’appétit ;
• réduire les inflammations (propriétés anti-inflammatoires) ; 
• lutter contre les effets secondaires de la chimiothérapie ;
• combattre la dépression et l’anxiété ;
• réduire significativement les douleurs chroniques ;
• lutter contre l’insomnie et les maux de tête (2) ;
• préserver la structure et/ou la fonction neuronale et à stimuler la neurogenèse (propriétés neuroprotectrices et neurogénératives) ;
• réduire la douleur et les tremblements des patients souffrant de la maladie de Parkinson ;
• atténuer les symptômes lutter contre la maladie de Crohn ;
• sevrer des patients souffrants de différentes addictions ;
• réduire les symptômes des troubles de l’attention et l’hyperactivité ;
• limiter la progression de la maladie d’Alzheimer ;
• atténuer les douleurs de la sclérose en plaques ;
• réduire la pression intraoculaire dans les cas de glaucome ;
• limiter la progression des cancers ;
• combattre des maladies de la peau comme l’eczéma, le psoriasis, ou encore l’acné.

La liste des bienfaits du cannabis est encore longue. Toutes les études scientifiques justifiant ces dires se trouvent sur le site d’echoconnection, réparties par ordre alphabétique pour faciliter vos recherches.

Cosmétiques et soins de la peau

Les Etats-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Unis utilisent le chanvre pour confectionner de nombreux cosmétiques depuis longtemps. De récentes études ont mis en avant l’existence d’un système endocannabinoïde cutané, qui tend à maintenir la stabilité de ses paramètres physiologiques. La modification de ces paramètres, engendrée par la pollution, le stress et/ou une mauvaise hygiène de vie, pourrait expliquer l’apparition de pathologies de la peau comme le psoriasis, l’acné et les dermatites (3).

Ce système fonctionne, lui aussi, grâce aux cannabinoïdes. Ces derniers, de part leur action sur les récepteurs cannabinoïdes situés dans les cellules de la peau, agissent en régulant, entre autres : la température corporelle, les glandes sébacées, ou encore plus globalement l’homéostasie cutanée.

C’est de cette manière qu’agissent les baumes, lotions et crèmes au CBD à appliquer sur la peau, qui, tout comme les huiles, présentent différentes concentrations en Cannabidiol.

Les principes actifs du CBD qu’ils contiennent ciblent spécifiquement la zone sur laquelle on les utilise. L’application par voie cutanée est ainsi conseillée pour des besoins plutôt localisés. 

Quant à l’huile de graines de chanvre, elle contient des oméga-3 et oméga-6 qui permettent une bonne oxygénation de nos cellules et agissent positivement sur notre épiderme. Ces acides gras essentiels permettent d’hydrater notre peau et de renforcer sa barrière naturelle protectrice qui lutte contre les maladies et autres menaces. Elle est aussi riche en nutriments et minéraux bénéfiques pour la peau et les cheveux. Ainsi, à partir du chanvre on peut aussi confectionner des crèmes anti-âges, des crèmes solaires, des produits de rasages, des lotions pour les cheveux etc.

Dans les pays qui reconnaissent les vertus thérapeutiques du CBD, les baumes et crèmes au CBD sont prescrits en cas de douleurs localisées et/ou d’affections cutanées. Ils y sont aussi indiqués en cas de blessures musculaires, de douleurs osseuses (arthrose, arthrite, ostéoporose) ou encore pour des pathologies de la peau comme le psoriasis et l’acné. 

Le chanvre, un matériau multi-usages

En France, à l’époque de Charlemagne, le chanvre était déjà utilisé pour la fabrication du linge. Il paraîtrait même que le chanvre ait été l’une des premières fibres naturelles utilisées pour réaliser des textiles.

Le chanvre pour la création de textile

Alors que le chanvre est aujourd’hui peu utilisé par l’industrie textile (principalement à cause des réglementations restreignant son exploitation), il possède une tige relativement propice au tissage de fibres. Tout comme le lin, le chanvre était à l’époque très utilisé pour confectionner des vêtements car il est facilement cultivable et possède des propriétés adéquates : solidité, thermorégulation, résistance à l’humidité, anti-bactérien etc. 

Autrefois le processus pour créer des tissus en chanvre était plutôt long. Une fois récolté et trié, le chanvre devait passer par plusieurs étapes, mais aujourd’hui la majorité de ces opérations sont mécanisées et peuvent être effectuées plus rapidement, à plus grande échelle et de manière plus efficace (4).

Le chanvre pour des matériaux de construction

Le chanvre est un excellent isolant écologique. Il peut être utilisé pour fabriquer des briques et du béton. A partir de ses fibres, on en fait aussi de la laine de chanvre, qui s’utilise comme de la laine de verre ou de la laine de roche et qui offre des performances aussi bien en termes d’isolation thermique que d’isolation acoustique.

Le chanvre pour du papier et du plastique

Le chanvre s’avère être un matériau parfait pour confectionner du papier et du plastique. Le plastique de chanvre est une excellente alternative biodégradable et peu coûteuse aux plastiques plus “communs” à base de pétrole. Selon le département américain de l’agriculture “une acre de chanvre peut produire quatre fois plus de papier qu’une acre d’arbres”, et il en va de même pour le plastique de chanvre, le béton de chanvre et les autres produits issus du chanvre. 

Le chanvre en tant que biocarburant

Des chercheurs de l’université du Connecticut (5) ont montré que le chanvre industriel présentait les qualités nécessaires pour être « viable » et même « attrayant » pour la production de biodiesel. « Le biodiesel de chanvre a montré une efficacité de conversion élevée – 97% de l’ huile de chanvre a été convertie en biodiesel – et il a passé tous les tests de laboratoire, montrant même des propriétés qui laissent à penser qu’il pourrait être utilisé à des températures plus basses que tout le biodiesel actuellement sur le marché », notaient les chercheurs.

La culture du chanvre correspond avec les enjeux écologiques de notre époque

Aujourd’hui, le chanvre connaît un regain de popularité avec le développement de la mode éthique car il permet de concilier qualité et problématiques écologiques. En effet, le chanvre est une plante robuste, qui est réputée insensible à la plupart des maladies virales, bactériennes et fongiques, et dont l’exploitation ne requiert aucun produit chimique fongicide. Il se cultive en quatre mois et n’a pas de gros besoins en eau. Alors que le coton nécessite environ 10 litres d’eau pour développer 1 kg de fibres, le chanvre n’en requiert que 2 litres, soit 5 fois moins.

Il possède aussi des propriétés phytorémédiatrices intéressantes (5). Les racines de la plante de chanvre nettoient les sols en absorbant les métaux contaminants et les transforment en substances inoffensives, sans affecter sa croissance.  Ainsi, dans les années 90, après le désastre nucléaire de Tchernobyl, du chanvre avait été utilisé, ainsi que d’autres plantes comme les tournesols ou les graminées, afin de nettoyer les sols des métaux polluants dans les zones entourant la centrale nucléaire (6). Aussi, le chanvre se comporte comme un surprenant puit de CO2, en absorbant 15 tonnes de CO2 par tonne de plante cultivée (7). 

Pour conclure…

Le chanvre étant une plante robuste, facile à cultiver et dont on peut utiliser les différents composants pour en faire différents usages, il paraît indispensable d’assouplir les réglementations en France et dans le monde pour faciliter la culture du chanvre. Sans parler de l’enjeux environnemental, car c’est une plante propice à une culture biologique ; le chanvre absorbe des grosses quantités de CO2, se cultive facilement en seulement 4 mois, requiert peu d’eau, ne nécessite aucun produit chimique car il résiste bien aux maladies, et il contribue à nourrir la population tout en nettoyant les sols …

Selon un rapport de l’ONU (9), 821 millions de personnes souffraient de la faim en 2018, soit 1 personne sur 9 dans le monde. Parmi eux, 150 millions d’enfants. Dans une époque où nous avons à relever le dur challenge de nourrir tous les habitants sur terre, nombre de scientifiques pensent que le chanvre pourrait contribuer à lutter contre la faim dans le monde. C’est le cas du célèbre biochimiste R. Lee Hamilton qui estime que les propriétés nutritives des graines de chanvre peuvent être une des solutions pour combattre la faim dans le monde et aider à atteindre un été de “super santé”. Alors que la situation s’aggrave en Amérique du Sud et la plupart des régions d’Afrique, le chanvre pousserait aisément sur ces terres. Il semblerait que le chanvre soit une des plantes sur lesquelles miser dans l’agriculture dans les années à venir.

Parmi plus de 3 millions de plantes comestibles connues sur terre, aucune ne présente de telles pouvoirs nutritifs. Elle améliore notre qualité de vie et contribue à la protection de notre écosystème. 

C’est une plante formidable, pourquoi ne pas en profiter ? Laissons sa chance au chanvre !

1. Etudes scientifiques médicales classées par ordre alphabétique https://echoconnection.org/education/
2. https://www.kalapa-clinic.com/fr/insomnie-et-cannabis-therapeutique/
3. The endocannabinoid system of the skin in health and disease : novel perspectives and therapeutic opportunities : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2757311/pdf/nihms145432.pdf
4. https://www.lesoptimistes.fr/le-chanvre-une-fibre-textile-ecologique/
5. https://today.uconn.edu/2010/10/hemp-produces-viable-biodiesel-uconn-study-finds/#
6. La phytoremédiation est la dépollution des sols, l’épuration des eaux usées ou l’assainissement de l’air intérieur, utilisant des plantes vasculaires, des algues (phycoremédiation) ou des champignons (mycoremédiation), et par extension des écosystèmes qui supportent ces végétaux.
7. https://www.dinafem.org/fr/blog/cannabis-solution-regenerer-sols-contamines/
8. https://www.interchanvre.org/actu_presse-documents_de_reference
9. https://www.who.int/fr/news-room/detail/11-09-2018-global-hunger-continues-to-rise—new-un-report-says